Quelles solutions pour automatiser sa production ?
Toute entreprise qui fait face à une augmentation croissante de sa production arrive à ce constat : comment produire mieux, plus vite, plus efficacement ? Bien sûr, la rationalisation est une première étape. On fait la chasse au gaspi, on met en place des procédures, on tend vers un optimal de production. Et ça marche…un temps seulement. Les patches appliqués ci et là, ont produit un effet très momentané.
Mais la production s’emballe encore et ça ne suffit plus. Il faut alors envisager de produire différemment, d’automatiser. Pour couper court au débat, il ne s’agit pas de remplacer l’humain de fait, mais de le soulager des tâches les plus ingrates. Si une agence paye un créatif fort cher, attend t-elle de lui qu’il crée ou qu’il copie colle des contenus à longueur de journée ? Est-il plus pertinent pour une entreprise d’investir dans l’innovation et la recherche de nouveaux marchés ou bien de passer son temps à répéter toujours et encore les mêmes actions ?
Evidemment, passé cette analyse, on en revient à la question première : Quelles solutions pour automatiser sa production ? Nous allons vous en présenter certaines. Nous ne prétendons pas être exhaustif à tout point de vue mais ce premier balayage va déjà répondre à la plupart des besoins. Nous allons donc introduire ces solutions selon un niveau de coûts et d’implémentation incrémental depuis les scripts jusqu’à InDesign Server en passant par Enfocus SWITCH.
A) Les scripts
Les scripts, rappelons-le sont des fichiers externes contenant du code, généralement du Javascript. A l’exécution dans le programme hôte, ils vont alors opérer l’ensemble d’instructions pour lesquelles ils ont été conçus. Bon nombre de logiciels Adobe autorisent le développement de scripts sur mesure, InDesign en tête. Leur coût est franchement variable. Ils sont souvent gratuits et vous en trouverez de nombreux exemples dans notre page de téléchargement ou encore sur le site Scriptopedia.org. N’oubliez pas que certains sont également disponibles par défaut dans votre palette des scripts d’InDesign dont le déjà très utile « FindChangeByList.jsx » !
Ils sont parfois payants mais le rapport coût/service est franchement imbattable. Investissez les yeux fermés dans certains d’entre eux comme IndexMatic, IndyFont de notre confrère Marc Autret ou encore le merveilleux MultiFindChange de notre ami Martinho da Gloria.
Le problème des scripts, pour autant que cela en soit un, c’est qu’il vous contraigne à être présent devant votre poste pour les exécuter. Cela exclut de fait un lancement de script nocture ou dans des plages horaires inusitées comme les repas ou réunions. Evidemment, vous pouvez choisir de les lancer à ce moment là. Mais si vous oubliez, ou que le script rencontre un problème, personne n’est là pour (re)lancer l’application. De plus si vous avez de nombreux scripts à exécuter, vous ne pouvez attendre que chaque script se termine pour en lancer un autre…sauf bien sûr à utiliser BatchRunner.
Mais là encore, cela ne résoudra pas tout. Certains esprits éclairés ne manqueront pas de précéder tout le monde en pensant haut et fort : « Hé hé, il va nous parler de InDesign Server… ». Oui, mais pas tout de suite. Nous allons d’abord d’une solution intermédiaire aussi intéressante financièrement qu’en termes de performance et de modularité…
B) Enfocus SWITCH
Le logiciel Enfocus SWITCH, aussi connu sous le nom de PowerSwitch ou LightSwitch selon les modules, est un outil de conception de flux de production depuis un point d’entrée A vers un point de sortie B. Ouh là, qu’est ce qu’il nous raconte le garçon ? Imaginez le scénario suivant :
- Vous recevez quantité de fichiers indesign par mail, par ftp, des collègues les déposent dans des dossiers; vous devez les ouvrir tous, exécuter des scripts, export en PDF…
- Il vous faut vous assurer que chaque PDF soit conforme tant en chromie, qu’en zones d’impression, les polices doivent être présentes…
- En cas d’erreur, il vous faudrait corriger, voir informer vos interlocuteurs, votre hiérarchie par mail que quelque chose close…
- Etc, etc.
Comprenez que chaque action mise bout à bout représente une consommation de temps exponentielle et osons le dire, pas franchement excitante pour l’opérateur. Et si je vous disais que SWITCH pourrait assumer toutes ces actions à votre place !
Cerise sur le gâteau, Switch peut piloter votre poste InDesign client et relancer ce dernier automatiquement en cas de plantage de l’application et même du système !
Une des spécificités de Switch, c’est que c’est un logiciel modulaire dont le prix varie avec vos besoins. Avez-vous besoin de piloter des applications externes ? On ajoute le module configurateurs. Souhaitez-vous ajouter/modifier des métadonnées ? Aucun problème, le module metadata est là. Vous, c’est plutôt la communication avec une base de données, un webservice ou autre, chaque besoin a son module. Faîtes-nous part de vos besoins et nous vous renseignerons sur le cout d’une solution Switch adaptée.
Si vous utilisez Switch avec un client InDesign, vous êtes limité par nature à la capacité d’InDesign en tant que client de n’exécuter qu’un job à la fois (i.e. fichier par fichier). Si cela constitue un frein, sachez que Switch peut aussi piloter InDesign Server sans développement supplémentaire. Vous ne connaissez rien à InDesign Server ? Poursuivez votre lecture.
C) InDesign Server
Ok, InDesign Server n’est pas un outil d’automatisation en soi. C’est un produit voué à l’automatisation à travers des développements spécifiques. InDesign Server est surtout utilisé dans les solutions de Web to Print. InDesign Server est une version dérivée de votre client InDesign. Ou devrai-je plutôt dire allégée de toute sa couche graphique. De fait, InDesign Server est une version d’InDesign sans interface. C’est le moteur sans la carrosserie, mais quel moteur !
La force de la version Server est de pouvoir travailler en mode parallèle. Une instance du server peut ainsi travailler sur 8 fichiers en simultané. cela revient à faire tourner 8 clients indesign en parallèle. Mais selon vos besoins et votre budget, vous pouvez augmenter encore ce facteur.
Le schéma ci-après illustre un usage type d’InDesign Server. Depuis une interface web, un utilisateur peut solliciter la production de fichiers PDF destinés à l’impression, de fichiers JPG ou PNG, etc. En se basant notamment sur le protocole SOAP, il est possible de passer des paramètres d’exécution à des scripts InDesign dédiés. In fine, vous pourrez manipuler InDesign Server de la même façon qu’un client classique à l’exception de certaines spécificités bien connues des développeurs.
Le revers de la médaille c’est le prix et sa complexité d’accès. Le prix d’abord avec un ticket de plus de 30 000€ et la complexité d’accès car qui dit sans interface implique des développements autour d’InDesign Server en vue de le piloter. A moins bien sûr de vous être équiper de Switch 😉 InDesign Server est particulièrement adapté au Web to Print.
Par exemple, des sociétés comme Tweak ou MediaKeys avec lesquelles nous avons travaillé ont recours à cet outil pour la génération des fichiers PDFs personnalisés. Les développements que j’évoquais consiste notamment à mettre en place l’interface qui va appeler l’instance du server InDesign et lui ordonner l’exécution de scripts spécifiques.
Les technologies impliquées sont ou bien du php, du java voire du Flex mais ce dernier est en forte perte de vitesse dans le Web to Print suite à la déshérence de ce dernier et l’émergence de HTML5. Si vous êtes une équipe technique et réfléchissez aux approches possibles, je vous conseille de consulter le SDK d’InDesign Server.
D) Conclusion
Il existe donc des solutions pour automatiser sa production. A vous de voir celle qui vous correspond le mieux. Si vous n’avez pas la moindre expérience d’automatisation, commencez par utiliser les scripts gratuits que vous pourrez trouvez sur ce site ou ailleurs.
Ca y est, vous adhérez au scripts ? Essayez les scripts commerciaux qui sont souvent des tueries. C’est cher !? A vous de voir. Un script de 50€, souvent moins, qui va vous faire économiser des heures de traitement. Est-ce réellement hors de prix ? Et c’est en achetant ces produits que vous aiderez leurs auteurs à produire toujours plus de produits performants et adaptés.
Si vous avez des besoins particuliers qu’aucun script gratuit ou payant ne couvre, n’hésitez pas à nous en faire part. Nous pouvons vous proposer des scripts sur-mesure. De nombreuses compagnies ont ainsi gagné en productivité grâce à nous ! Contactez-nous !
Vous aimeriez une solution globale qui puisse à la fois recevoir des fichiers, les traiter et suivre ces opérations avec un maximum d’automatisation ? Avec Switch, nous pouvons vous y aider. Récemment, nous avons multiplié la production d’une entreprise d’impression d’étiquettes personnalisées par 20 avec un risque d’erreur nul et une productivité 24/24 !
Vous souhaitez mettre en place une solution élaborée de type Web to Print impliquant InDesign Server car le travail en parallèle est un élément clé de votre projet ? Discutons-en !
A bientôt, Loic
Merci Loïc pour cet aperçu des technologies d’automatisation avancées. Pour la plupart je ne les connais pas ou seulement de très loin, cantonné que je suis dans ExtendScript.
Cet article me permet au passage de mieux conceptualiser la différence qui réside entre l’automatisation au sens du scripting — qui au fond repose canoniquement sur l’idée d’extensibilité, à l’intérieur d’une session de travail réclamant la présence physique de l’opérateur — et celle que tu décris ici, qui répond davantage à une problématique de haut niveau, disons le pilotage automatique, ou le scheduling, visant plutôt à réduire le flux physique au minimum. Et j’imagine que pour de nombreuses boîtes ce paramètre est crucial.
Ces nuances méritent d’autant plus d’être soulignées qu’elles témoignent d’un autre aspect : il n’y a pas d’exclusion mutuelle entre les deux formes d’automatisation. C’est-à-dire, il n’y a pas une automatisation « du pauvre » contre une automatisation « du riche ». En effet, les processus de haut niveau (tel que contrôle à distance, flux plurimédia, lancements programmés) peuvent fort bien impliquer des tâches de bas niveau reposant à leur tour sur l’extensibilité.
Par exemple, le client pourrait avoir besoin de générer des codes-barres « à flux tendu » à partir de données provenant d’un serveur. Il a besoin d’une automatisation de haut niveau pour résoudre ce problème, mais il a également besoin du module spécifique (le script, l’extension) qui rend possible la production élémentaire d’un code-barres dans l’environnement d’InDesign.
En ce sens, je vois une très grande complémentarité entre ces deux niveaux d’automatisation.
Amitié,
Marc
Hello Marc,
Je ne peux qu’aller dans ton sens. Que ce soit Switch ou InDesign Server, les deux réclament du développement dès lors qu’on cherche à piloter l’application. Mais ce que j’aime avec Switch c’est qu’il rend certains processus extrêmement accessibles comme récupérer des fichiers depuis un ftp, faire du tri sur des tailles de documents (pages, zones de media…), sur les noms.
Certaines de ses opérations seraient extendscriptables [ 🙂 ] mais pas toutes. C’est clair qu la complémentarité joue ici à plein 😉